Le spiritisme propose un système explicatif global des origines et des destinées de l’homme et de l’univers, en lien avec Dieu et le monde spirituel. Son objectif est l’amélioration de l’humanité et la consolation. À ce titre, il est considéré à la fois comme une philosophie et comme une morale.
La philosophie spirite
La philosophie spirite contient des enseignements sur Dieu et le monde spirituel, ainsi que sur leurs relations avec l’humanité et le monde matériel qui procurent des réponses aux questions fondamentales que se pose chaque individu, sur le sens de l’existence, son origine et sa destinée. À chacun, elle dit d’où il vient, ce qu’il fait en ce monde, où il va et pourquoi. Elle enseigne que les hommes sont des Esprits qui s’incarnent dans un corps physique, afin de progresser moralement et intellectuellement. La vie matérielle est une école dans laquelle l’Esprit évolue en subissant des épreuves jusqu’à ce qu’il atteigne la perfection morale. Le but ultime de chaque Esprit étant de rejoindre Dieu, source d’un bonheur indescriptible.
La force de la philosophie spirite réside dans le fait qu’elle apporte des réponses à des problèmes insolubles qu’aucune philosophie n’a pu résoudre, à des anomalies qu’aucune religion n’a pu justifier et qui seraient la négation de la bonté de Dieu. Elle procure un sens à la souffrance, ainsi qu’à la perte des êtres aimés et en particulier des enfants en bas âge. Elle donne aussi une explication rationnelle aux inégalités de toute sorte que l’on peut constater sur la Terre, de l’inégalité des aptitudes au sein d’une même famille aux inégalités de richesse. Elle apporte une réponse aux problèmes philosophiques les plus épineux : l’existence et les attributs de Dieu ; l’existence de l’âme et ses relations avec le corps ; l’existence du mal ; le libre arbitre et la fatalité. La clef de voûte de cette philosophie est l’existence de Dieu. Considéré comme « le soleil des âmes (1)», « la cause éternelle, où tous les êtres viennent puiser la force, la lumière et la vie (2)». Enfin, cette philosophie est profondément consolatrice. À ceux qui souffrent, elle apporte les suprêmes consolations de l’amour de Dieu, de la foi et de l’espérance (3). Elle procure le calme, la confiance et la résignation qui sont les meilleurs atouts contre la dépression et le suicide. Enfin, les enseignements sur le guide spirituel et la prière aident à transcender de nombreuses épreuves. Le Livre des Esprits d’Allan Kardec contient les principes fondamentaux de cette philosophie.
L’éthique spirite
Le Spiritisme est aussi une philosophie morale, car il tend à la régénération de l’humanité et son but essentiel est l’amélioration de chacun. Il révèle l’ensemble des lois divines morales dont l’observation permet à l’Esprit de s’améliorer. Ces lois comprennent aussi bien les règles de conduite qui s’appliquent à chacun, dans ses rapports avec Dieu et avec ses semblables ; que des règles concernant la vie du corps ou la vie de l’âme. Le bonheur futur de l’homme reposant sur l’observation rigoureuse de ces lois. On mesure, dès lors, toute leur importance. Le contenu de l’éthique spirite est exposé dans Le livre des Esprits (Livre III, intitulé Lois divines) et dans L’évangile selon le spiritisme d’Allan Kardec.
La doctrine morale du Spiritisme est la même que la morale évangélique. Les Esprits supérieurs en ont précisé le sens, parfois mal compris, afin d’en faciliter l’application. Ce que leur enseignement ajoute à la morale du Christ, c’est la connaissance du monde spirituel et de ses liens avec le monde matériel. Les règles éthiques sont justifiées par la connaissance du monde spirituel et de ses lois. À l’aide des nouvelles lumières apportées par le Spiritisme, l’homme comprend la solidarité qui relie tous les êtres (loi de cause à effet (4) et que son bonheur futur (dans le monde spirituel et dans les autres incarnations) dépend de son respect des lois divines morales. L’application des normes éthiques spirites devient alors une nécessité. L’homme fait alors par conviction ce qu’il ne faisait que par devoir et il le fait mieux. La morale n’est plus une simple question d’opinion ou de spéculation.
Si le Spiritisme n’est pas la seule philosophie à faire de sa finalité l’amélioration morale de l’homme, sa force réside dans les moyens qu’il met à la portée de tous pour promouvoir cet idéal : la prière ; l’examen de conscience ; la révélation de l’existence du guide spirituel ; la réforme du caractère (5). »
Pour aller plus loin
— KARDEC A., Le livre des Esprits, éditions Philman, 2004.
— « La véritable nature du Spiritisme », Le Lien Fraternel, 1 (2010), pp. 5-25, [en ligne]. URL : http://www.asita-asso.fr/mediatheque/revues/ .
— MAILLARD J., Le livre des Esprits expliqué, Tome 1, éditions de l’ASITA, 2018.
Notes
1 DENIS L., La grande énigme, Dieu et l’univers, Paris, Librairie des sciences psychiques, 1911, chap. VIII, p. 108.
2 DENIS L., La grande énigme …, chap. VI, p. 89.
3 Communication médiumnique citée dans Comprendre le Spiritisme, 1ere partie, fascicule de l’USFF.
4 Dictionnaire des concepts spirites, édition de l’Institut Amélie Boudet, Paris, 2009, p. 163.
5 Extrait de « La véritable nature du Spiritisme », Le Lien Fraternel, 1 (2010), pp. 5-25.